Interview
Depuis quand le journal existe à Lyon ? De qui est partie l’initiative ?
Le Journal Sans abri est un supplément mensuel du journal, l’Itinérant, qui est lui vendu en Ile de France quotidiennement. L’itinérant a été fondé par Rodolphe Clauteaux en 1994 dans le but de lutter contre la misère et l’exclusion de toute nature (sociale, politique, économique…) Il s’agit pour l’acheteur d’aider les plus démunis, ce qui permet de maintenir la solidarité. A Lyon, le journal Sans abri est le fruit de la réussite de l’Itinérant. En effet, le journal Sans abri est le mensuel du journal qui a permis d’étoffer l’offre et de faire connaître l’initiative partout en France, Belgique et Suisse. Je ne sais pas la date exacte du lancement à Lyon.
Les personnes qui distribuent le journal sont des sans abri, comment se retrouvent-ils à vendre le journal ?
La personne qui est intéressée pour vendre le journal doit nous contacter par téléphone ou se rendre dans l’une de nos agences. A Lyon, elle est située dans le 7ème arrondissement, au début de l’Avenue Berthelot. La personne achète le journal 60 centimes d’euro, le revend 2 euros, ce qui lui fait 1,40 euros de bénéfices. Sur le prix de vente, plus de la majorité revient donc à la personne à qui vous achetez le journal. Ceci permet au vendeur de ne pas perdre la face car il ne mendie pas. Cette solution sert souvent de bouée de sauvetage pour les sans abri.
Qui fait le journal ?
Il ne s’agit pas de bénévoles mais de salariés ou pigistes ou encore de journalistes professionnels. Tout est fait à Paris, puis envoyé dans les différents lieux de vente.
Comment le journal est financé ?
Par les dons, les subventions permises par l’association ‘les amis de l’Itinérant’ qui est le bras financier des activités du journal. Il existe aussi un système d’abonnement, qui donne une entrée d’argent certaine. Puis le développement des annonces légales à chaque parution du journal. Chaque citoyen peut déposer des annonces qui seront publiées dans toute la France, par le biais des suppléments. Grâce à ce système, le titre s’est étoffé et le vendeur gagne plus à chaque numéro. Cela attire les annonceurs et la publicité : vous pouvez d’ailleurs publier en ligne vos annonces sur le nouveau site : l’itinérant.fr
Portrait d’une personne achetant le journal
Aurélia, 27 ans, fait partie de ces personnes qui achètent le journal Sans Abri dans l’agglomération lyonnaise. Depuis peu, elle a pris conscience de l’importance de son acte pour les vendeurs, qui à chaque fois lui donnent un sourire inoubliable en guise de remerciements. Issue d’une famille travaillant dans le domaine social, ses deux parents étant éducateurs spécialisés, Aurélia n’est pas insensible au sort des plus démunis et tente par son geste d’aider ceux qui en ont besoin. Elle nous confie qu’acheter ce journal permet de connaître et de parler avec les sans abris, ce qui est difficile en d’autres circonstances. Par contre, elle ne connaît pas d’autres personnes de son entourage qui l’achètent. Elle tente d’ailleurs de faire connaître le produit à son travail afin d’inciter d’autres personnes à faire comme elle. Aurélia agit par solidarité car elle ne nous cache pas qu’elle trouve le contenu du journal maigre en informations et peu attrayant. La jeune lyonnaise trouve pourtant qu’il est important de défendre le journal et l’initiative des vendeurs.
Critique
La presse SDF a investi notre quotidien de citadin. Partout, les vendeurs arpentent les voix de tramway, les coins de rue, les ponts et autres lieux de la ville. Apparue dans les années 1990, la presse SDF (Macadam, le Réverbère, l’Itinérant..), dite de rue, laisse à réfléchir. A l’origine, le but de ces initiatives était de lutter contre la pauvreté et l’exclusion de toute nature. Fondées afin de répondre à une situation d’urgence, les sans abri étant délaissés par les pouvoirs publics, les journaux ont-il véritablement le pouvoir de réintégrer les plus démunis ? Si l’on considère leurs années d’existence, et à la vue du vendeur de rue encore présent, on peut penser que l’objectif d’insertion des vendeurs de la presse SDF n’est pas possible. Par exemple, Macadam, a privilégié avant tout l’esprit d’initiative et la prise en charge des SDF par eux-mêmes. Il ne s’agit pas d’aider, mais de donner au SDF un produit et une structure d’entreprise. Macadam envisage l’insertion sous l’angle du travail et oublie d’autres facteurs qui favorisent le phénomène d’exclusion (rupture familiale par exemple). Ce n’est pas le cas de tous les journaux de rue. Cependant, ce fonctionnement souligne l’ambiguïté de ces initiatives. Elles associent des objectifs d’entreprise à des visées caritatives, ce qui peut expliquer en partie l’échec premier de leur mission : la réinsertion.
C'est très bien que tu t'interesses à ce genre de sujet, je te sais très originale et créatrice dans tes choix quand on t'en laisse la possibilité, j'ai appris beaucoup de choses en lisant ton article
RépondreSupprimerMerci pour l'article, l'ambigüité que tu soulignes n'est, je pense, que le fait que l'on n'ait pas l'habitude de ce type de modèle "social business". Mais il existe aujourd'hui tout un mouvement d'entrepreneur sociaux qui montent des business avec pour objectif de résoudre des problèmes sociaux et/ou environnementaux. Cela est notamment largement répandu par Muhammad Yunus avec la Grameen Bank.
RépondreSupprimerBonjour, et merci pour votre article. Je suis venu ici pour le fond, et je découvre une plume en devenir. J'espère que votre route professionnelle sera positive et profitable. En tous cas, n'étant nullement journaliste, je trouve votre texte clair et très structuré. J'aurais aimé (mais est-ce facile ?) avoir le point de vue d'un vendeur, en parallèle de celui de l'acheteur...
RépondreSupprimerJ'ai un peu surfé sur votre blog, articles très intéressants. Pause depuis avril 2010 ?
Philippe
Je suis interesse d'un numero de telephone pour acheter des journals.je vous remercie!
RépondreSupprimerjhabite clichy la garenne asnieres 92 mais je ne trouve plus litinerant pouvez vous me dire ou est til vendu merci
RépondreSupprimer0687194256
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