Des jardins au cœur du quartier de Fontbarlettes

Depuis 20 ans, l’association Le Mat est présente sur le quartier de Fontbarlettes. L’objectif de celle-ci est d’agir avec les habitants sur le territoire afin d’améliorer leur espace urbain. Transformer des bacs de béton en jardinières, tel est l’expérience que mène l’association. L’axe de travail est donc d’agir sur le cadre de vie. Meriem Fredj, présidente de la structure, explique : « Il ne faut pas s’arrêter sur ce qui ne va pas à Fontbarlettes et sur les faits divers. Pour agir sur un territoire, il faut chercher le potentiel de celui-ci, et le potentiel se trouve dans les habitants du quartier ». Les mots d’ordre de l’association sont le faire ensemble, le partage et la reconnexion avec la nature. Ainsi, 22 parcelles individuelles de jardins ont été conçues en plein cœur du quartier au début des années 2000. Une des parcelles est destinée à la pédagogie pour les scolaires. Le choix de ces parcelles a été construit avec les citadins, qui participent activement à la vie du jardin. « Chaque surface est attribuée à un jardinier. Un travail de groupe et une dynamique se met alors en place entre chaque parcelle. Le jardinier, gardien d’une parcelle, permet à tous ceux de son entourage, amis et famille, de venir entretenir et participer au jardin. Dans ce sens, les habitants se réapproprient leur espace urbain et sont donc acteurs dans la vie de leur cité » raconte la présidente. Toute une réglementation rythme la vie des jardins. Niant toute problématique sociale, l’association est pourtant devenue un des maillons du quartier. Des effets positifs sont ressentis comme peuvent l’expliquer des enseignants qui ont noté l’impact favorable des jardins sur les élèves. Environ une centaine d’enfants y participent. Un véritable savoir faire est acquis ce qui ouvre d’autres horizons pour eux. « De plus, les jardiniers bénéficient d’une véritable reconnaissance dans le quartier et ils s’impliquent davantage dans la vie locale. Pour certains participants, on peut parler de thérapie ou d’échappatoire » ajoute Meriem Fredj. Des liens ont été tissés grâce à cette expérience. A noter que le premier week-end de juin, les jardins ouvriront leurs portes aux Valentinois qui le souhaitent.

Une reconnaissance nationale pour l'association

Dernièrement, Meriem Fredj a reçu le prix Terre de Femmes de la fondation Yves Rocher. Dans le cadre de la journée internationale de la femme, l’institut a souhaité mettre à l’honneur des femmes qui agissent en faveur de la nature. Un prix de soutien, d’encouragement et de reconnaissance pour l’association Le Mat et sa présidente.
Un prix mérité puisque Meriem Fredj concilie depuis toujours sa vie professionnelle et son action locale pour le quartier de Fontbarlettes. Issue d’un milieu rural et amoureuse de la terre et de la nature, elle agit avec force pour que les habitants soient des acteurs directs de la vie de leur quartier et non assujettis à leur milieu. Elle prône le faire ensemble, et se soucie de l’environnement et de l’avenir de la planète. « Avec les jardins dans la ville, les habitants apprennent à prendre soin de la terre et produisent leurs aliments. L’autoproduction est alors possible » lance-t-elle. Habitant depuis 20 ans dans le quartier, elle raconte que : « Fontbarlettes est le produit d’une histoire et que bien souvent cette histoire échappe aux habitants eux mêmes. Certes, il fait partie des quartiers dits « difficiles », il souffre d’une image négative, à l’extérieur, comme à l’intérieur, ce qui amène une dévalorisation des personnes et de leur espace de vie. C’est pour inverser cette mécanique fâcheuse que nous œuvrons. Avec les jardins, tous les âges et toutes les différences se rencontrent : c’est magique ».

La cité jardin de Valensolles : une richesse dans la ville

Loin des barres HLM de la ville, Valensolles n’en est pas moins le premier quartier ouvrier, qui a connu au fil des années de nombreuses constructions d’habitations. En se promenant dans le quartier, on trouve des logements spécifiques, connues sous le nom de cité-jardin. Autour de la place Jules Algoud, elle témoigne d’un vaste projet national conçu pour répondre à la pénurie de logements des ouvriers, qui étaient contraints de vivre dans des taudis du centre ville alors que différentes industries voyaient le jour à Valence. « La loi Loucheur de 1928 et de 1933 va permettre aux ouvriers d’accéder à la propriété pour la première fois » explique Viviane Rageau du label d’Art et d’Histoire. En effet, ces lois ont permis aux ouvriers d’emprunter à l’Etat, à un taux faible, le montant nécessaire à l’achat d’un terrain pour construire un pavillon. La création de l’Office d’habitations à bon marchés (HBM) résulte également de la loi. Il décide alors de commencer la construction de la cité jardin de Valensolles. Un grand immeuble locatif de 44 appartements voit le jour, appelé la « Grande Maison », ainsi que 42 maisons particulières. Ces dernières sont accolés deux par deux afin de simuler une grande maison. Derrière un jardin s’y trouve.
La guerre et l’occupation allemande ont brusquement stoppé les constructions, tout en y aggravant la demande. Dans les années 1950, les immeubles entourant la place Algoud sont bâtis, ainsi que de nombreuses maisons aux alentours. En 1956, les logements populaires familiaux (LOPOFA) sont réalisés. Après les années 1950, les programmes de construction auront une nouvelle ampleur du fait de l’urbanisation et des effets du « baby boom ». Or, toutes ces initiatives d’époque ont donné au quartier de Valensolles un véritable cachet. Aujourd’hui, raconte Hélène, habitante du quartier depuis 1961 : « Il y a beaucoup de jeunes qui s’installent dans ce quartier. La population y est aujourd’hui vieillissante. Je me souviens beaucoup de l’entraide qu’il y avait entre les habitants : c’était quelque chose. Les gens travaillaient tout près : à la Boulonnerie. Une ambiance conviviale régnait. Dans les années 1980, de nombreuses initiatives locales rythmaient la vie de la cité. Par exemple, la Maison pour tous y est construite. Il y avait une bonne entente ». Quand on lui demande pourquoi le quartier avait mauvaise réputation, elle répond en haussant les épaules.

Galère quotidienne : témoignage

Depuis déjà plus d’un mois, j’emprunte quotidiennement la ligne Lyon-Valence dans le but de me rendre à mon stage. Ne voulant pas être de mauvaise foi, je pris au début les retards à répétition comme des aléas exceptionnels du réseau régional.
Or, les problèmes sont récurrents et quotidiens sur cette ligne. Si ce n’est pas une panne électrique qui bloque l’entrée des TER à la gare de la Part-Dieu, ce sont les problèmes de retard qui affecte tous les jours la circulation ferroviaire. Passé 18h, la gare de Valence-Centre affiche des retards systématiques vers Lyon. Dans certaines situations, le panneau d’affichage note un délai de 5 minutes pour tel TER. Celui-ci étant déjà sur le quai, les voyageurs s’installent tranquillement en attendant le démarrage du train, qui ne vient pas. Subitement, une annonce explique que notre train aura finalement 30 minutes, voire 45 minutes de retard environ, sans aucune explication.


Parfois, les TER sont supprimés, et je suis contrainte d’attendre le prochain, qui a du retard. Quand le train est à l’heure, c’est avec une dizaine de policiers que nous faisons le trajet. Ces derniers font le tour des rames en regardant d’un air soupçonneux les passagers. J’ai compris qu’ils étaient à la recherche de fraudeurs, qui sont nombreux lors des trajets. Finalement, le climat n’est jamais serein lors de mes parcours quotidiens.

C’est un engrenage sans fin. Cette semaine, et plus précisément mercredi 3 mars, le TER de 19h05 en direction de Lyon Perrache, arrivée prévue à 20h19, est tombé en panne entre Saint Clair les Roches et Vienne. Au milieu de nulle part, le train s’est arrêté net, comme une voiture qui cale, et plus d’un voyageur paniquait. Les deux contrôleurs passaient précipitamment, et nous sommes restés dans le flou pendant plusieurs minutes. Les explications sont venues plus tard : une panne électrique située à l’arrière du train empêchait donc le TER de circuler. Rapidement, on annonce 1h30 d’attente, avant qu’un train nous pousse jusqu’en gare de Vienne, où un car nous acheminera jusqu’à Lyon. Arrivé à Vienne, à 21h30 environ, la gare était fermée et c’est sous la pluie que 45 voyageurs attendaient désespérément un car qui ne vint pas. Entre plusieurs coups de fils, les contrôleurs réussirent à faire ouvrir la gare de Vienne où on nous annonça que nous devions attendre le prochain train se rendant à Lyon Part Dieu à 22h13, si celui-ci avait l’information à temps. Des plateaux repas devaient nous attendre à l’arrivée. Une fois à Lyon, vers 22h40, certains bus ne circulaient plus, d’autres usagers sans correspondances devaient trouver une chambre d’hôtel pour passer la nuit, et c’est une gare déserte qui nous accueillit. Je n’ai pas trouvé les plateaux repas…

Le lendemain, une inquiétude me traverse lorsque que le train que j’emprunte pour rentrer chez moi est le même engin qui est tombé en panne la veille. Cette fois ci, il est en retard de 23 minutes…

Deux ans après l'interdiction de fumer : le casse tête des fumoirs

Alors que le décret du 15 novembre 2006 donne la possibilité aux établissements d'installer des pièces exclusivement réservées aux fumeurs, la faible proportion des fumoirs dans les bars et les restaurants montre que la legislation en vigueur est à revoir.

« Le fumoir est la réponse appropriée à l'interdiction de fumer » lance Frank Requena, directeur de la publication du site Smok'in. Respectant à la fois les fumeurs et les non fumeurs, le fumoir est un espace dans un établissement où chacun peut se rendre, dans le seul but de consommer du tabac. Ce lieu, prévu dans le cadre de la loi, constitue une solution à la situation des fumeurs, qui sinon sont contraints de sortir. Or, le site Smok'in, qui repertorie les enseignes avec fumoirs, ne liste que cinq bars et restaurants lyonnais dôtés d'un tel dispositif. Un phénomène largement minoritaire que Lyon ne fait qu'illustrer. D'après une étude réalisé en 2008 par l'association des droits des non fumeurs, seulement 12% des établissements ont déclaré avoir un espace fumeurs, dont 92% révèle que cet espace est la terrasse. Le coût n'en est pas l'unique raison. Le gérant du bar Tsar et du restaurant Quai Quartz, situé place des Cordeliers, explique « que le coût de l'installation du fumoir dans son bar s'est élevé à 7 000 euros, mais que le problème de la superficie est d'autant plus problématique. Je n'ai pas pu garder celui de mon restaurant à cause de son manque de place. Installer un fumoir est une perte commercialement parlant ». De son côté, le patron du Gotha confirme « qu'il s'agit essentiellement d'un problème de superficie puisque la loi indique qu'un fumoir doit représenter 20% de l'espace d'un établissement ». En effet, les deux interrogés racontent que leurs établissements sont récents. Ils ont la chance d'avoir pu intégrer l'installation d'un fumoir dans leurs travaux d'aménagement, dans un souci de confort pour tous. « La plupart de mes confrères ont des petits bars et ne peuvent en aucun cas insérer un tel dispositif. Quelles solutions ont-il alors? Laisser les fumeurs sortir, ce qui engendre des problèmes de voisinage! Ou alors faire des cages à poules où la fumée stagne » ajoute le gérant du Tsar. Les contraintes prévues par le décret de 2006 engendrent des effets pervers : l'aspect technique et l'entretien des fumoirs sont autant de freins à leur mise en place. Par conséquent, les nuisances augmentent, ce qui poussent d'autres à contourner la loi en faisant de leurs terrasses un espace couvert pour fumeurs.


Autant de contradictions qui révèlent une loi imparfaite. Pourquoi ne pas favoriser l'installation de fumoirs ? Sans d'autres recours, les problèmes liés au decret de 2006 ne cesseront pas.

Pour la planète, éteignons les lumières publicitaires de la ville !

Alors que le sommet de Copenhague est ouvert, les Déboulonneurs de Lyon ont profité de la fête des Lumières pour rappeler l’urgence du dérèglement climatique. Le 8 décembre dans le quartier de la Guillotière, ces militants se sont attaqués à l’affichage publicitaire par une action de bâchage, ce qui a attiré de nombreux passants. Leur revendication est simple : une réglementation plus stricte et plus respectueuse de l’environnement pour les publicités en ville.




Fondé fin 2006 sur Lyon, les Déboulonneurs luttent contre la publicité dans l’espace public à laquelle nous ne pouvons échapper (www.deboulonneurs.org). Le 8 décembre 2009, le collectif a encore frappé puisqu’un panneau J-C Decaux de 8 m2 a été recouvert d’une bâche noire, sur laquelle figurait le slogan : « pub = pollution ». Visible et perturbateur, leur action ne pouvait qu'attirer l'attention. « Le principe est simple : il s’agit d’attirer l’œil. En recouvrant les publicités d’une bâche, les citadins prennent conscience qu’un panneau de la sorte n’est pas naturel dans l’espace public, à la place il pourrait très bien y avoir une peinture » raconte Paul-Eric, membre du collectif. A l’aide d’un haut parleur, les Déboulonneurs ont interpellé les lyonnais sur le système publicitaire dans son ensemble qui participe, selon eux à la dégradation de l’environnement. En effet, jugé envahissante, la publicité engendre une surconsommation, en incitant les individus à toujours plus consommer. « Beaucoup sous estiment l’impact que la publicité à sur eux. Tout le monde a en tête des slogans de pub. Or, aujourd’hui, le message publicitaire devient encore plus manipulateur, car il nous fait croire que nous pouvons consommer ‘écolo’, et que nous pouvons donc stopper les dégradations climatiques, ce qui est absurde ! Les publicités pour voiture disent clairement ça : avec les nouvelles voitures, moins de pollution » lance Gabriel, membre du collectif. De plus, les militants déplorent les systèmes d’affichages, éclairés, motorisés, avec des animations multiples, qui contribuent à épuiser les ressources énergétiques de la planète.
Pour ces raisons, les Déboulonneurs appartiennent à Lyonpenhague (www.lyonpenague.net), regroupant nombre de collectifs à l’occasion du sommet.

Une action efficace

Animée, l’action des déboulonneurs a attiré plus d’un passant. Même si les avis restent mitigés, l’ambiance du moment a donné un aspect festif à l’action. Alors que certains en colère criaient que « la pollution c’était eux », d’autres prenaient le temps de s’arrêter. Une dame raconte que « le dynamisme de l’action l’a enthousiasmé. Je les ai donc écoutés. Une bonne humeur règne ». Et pourtant, l’investissement des Déboulonneurs ne s’arrête pas là, puisqu’ils tentent de se faire reconnaître en tant qu’interlocuteur légitime. Au niveau local, ils souhaitent participer aux négociations entre publicitaires et mairie, au moment où celle-ci édicte le règlement local de publicité (RLP) (Cf. www.lyon.fr). Par exemple, ils revendiquent un format restreint de l’affichage en ville : 50 sur 70 au lieu de 2 m2, comme l’affichage associatif.
La tâche n’est pas simple, car réglementer de manière plus stricte l’affichage publicitaire en ville reviendrait à remettre en cause le système capitaliste dans son ensemble.