Forum de Libération à Lyon2-Interview du public

Autour des conférences, allons à la rencontre du public

I- Faut-il faire des concessions au nom de la liberté d'expression? Rose Flemming-Charb

Depuis l'affaire des caricatures de Mahomed, cette question reste omniprésente dans la société civile. Charb, nouveau directeur de publication de Charlie Hebdo depuis le départ de Philippe Val, explique que la volonté de montrer que dans les pays des droits de l'homme on pouvait critiquer les fondamentalistes religieux a joué un rôle déterminant dans le choix de publier les caricatures. Mais qu'en pense réellement les citoyens?

1. Peut on selon vous limiter la liberté d'expression?
« Je suis juriste et je vais vous répondre en tant que telle. Le problème de la démocratie est qu'elle est fragile par le pluralité des opinions. On peut limiter la liberté d'expression, comme la loi le prévoit, pas d'incitation à la violence et à la haine raciale par exemple. D'ailleurs, c'est une contradiction mais notre démocratie est née car les tenants de la liberté ont limité le droit d'expression des royalites et des monarchistes »

2. Peut-on tout dire sous pretexte que l'on est en démocratie?
« Bien sure mais dans les limites du cadres de la loi! L'essence même de la démocratie est de pouvoir tout dire »

3. L'expression 'abus de liberté d'expression' vous paraît-elle inadaptée dans un pays démocratique, comme le soulignait Rose Flemming ?
« Non, car elle est cadrée par la loi et chaque loi est le résultat de la société et du contexte politique et sociale de celle-ci. »

4. Doit-on punir le négationnisme?
« L'holocauste est admis dans nos société et donc le négationnisme est un délit qu'il faut punir. En France, il y a une loi pour que le magistrat ne se pose pas de question à ce sujet, mais maintenant la vraie question est : quel propos est du négationnisme et quel propos ne l'est pas »

Nadine, 45 ans, avocate

II-La parole à la rue!

Entre deux débats, baladons nous dans la foule des citoyens aux alentours du forum.

1. Connaissez vous la date de la chute du mur de Berlin?
« 1989 » 27 ans, menuiser
« non! »24 ans, directeur
« 1989 »17 ans, lycéenne
«1989 »28 ans, auxiliare puériculture
« n'en sais rien »75 ans, retraité
« 1989 »26 ans, choriste opéra
« non! » 76 ans, retraité
« 1989 » 21 ans, danseuse contemporaine
« bien sûre, en 1989, le 9 novembre. C'est une année riche en événements : le Dalaï-Lama a eu le prix nobel de la paix et en Roumanie, il se passe quelque chose » 49 ans, libraire
« non, mais mon fils est allé au forum »61 ans, jamais travailléé
« oui, 1989 » 48 ans, domaine de l'environnement

2. Est ce que Solidarnosc vous évoque quelque chose ?
« je ne sais pas!! » 27 ans, menuiser
« non! Je sais pas répondre à vos questions! »24 ans, directeur
« non! »17 ans, lycéenne
«non »28 ans, auxiliare puériculture
« Oui, Lech Walesa! »75 ans, retraité
« Je pense à Lech Walesa »26 ans, choriste opéra
« ça m'évoque la Pologne! » 76 ans, retraité
« non! » 21 ans, danseuse contemporaine
« C'est le mouvement qui a permis la démocratisation de la Pologne!» 49 ans, libraire
« Lech Walesa. Il ne devait pas être au forum? »61 ans, jamais travailléé
« Je pense à la Pologne et au parti de Walesa! » 48 ans, domaine de l'environnement

3. Sitez nous un événement concernant la chute du communisme en Europe de l'Est?
« je pense au film Good Bye Lenine! » 27 ans, menuiser
« aucune idée! »24 ans, directeur
« ça m'évque la nomenklatura »17 ans, lycéenne
«rien »28 ans, auxiliare puériculture
« non »75 ans, retraité
« La chute du mur »26 ans, choriste opéra
« Le déboulonnage de la statut de Lénine ou l'arrivée de Poutine! » 76 ans, retraité
« la chute du mur » 21 ans, danseuse contemporaine
« Bien sure, la chute du mur. J'étais d'aileurs en Norvège quand c'est arrivé et je ne voulais pas y croire » 49 ans, libraire
« Non, je n'en sais rien »61 ans, jamais travailléé
« Oui je me souviens de Gorbatchev et la perestrojka » 48 ans, domaine de l'environnement

Même vingt ans après, la chute du mur de Berlin reste dans l'esprit de tous.

Propos receuillis par Laurie Bouclet et Ilaria Montagano

III- Lyon : capitale de la Résistance?

Après avoir débattu sur la notion de résistance autour de Bronislaw DEMBOWSKI et Alain TOURAINE, interrogeons des membres du public sur cette notion.

1. Selon vous, résister a t-il encore un sens à l'heure actuelle? Et au nom de quels principes faut-il résister?
Damien : « Aujourd'hui, il est très important de faire sa propre résistance, en particulier en ce qui concerne l'atteinte aux droits des étrangers et les atteintes aux égalités entre personnes »
Laure : « Il est toujours utile de se mobiliser pour certaines causes afin de faire avancer et bouger les choses. Il est important de faire en sorte que notre vision du monde ressemble à celle que l'on s'en fait »

2. Quelles sont les causes qui vous tient à coeur? Qu'est ce qui est en danger?
Laure : « L'égalité. Aujourd'hui, l'environnement me semble en danger, tout comme la recherche française et le domaine social »

3. Comment défends-tu tes valeurs dans la vie quotidienne?
Damien: « C'est claire qu'il faut défendre ses valeurs tout le temps. Au niveau pratique, il faut le faire à travers les associations, comme par exemple ESF (éducations sans frontières), il faut participer aux débats ou il faut tout simplement en discuter ».
Laure : "par les associations, les partis politiques ou les syndicats".

Damien, 25 ans, Ingénieur
Laure, 23 ans, étudiante à Lyon 2

Propos recueillis par Laurie Bouclet et Ilaria Montagano

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire