Alors que le sommet de Copenhague est ouvert, les Déboulonneurs de Lyon ont profité de la fête des Lumières pour rappeler l’urgence du dérèglement climatique. Le 8 décembre dans le quartier de la Guillotière, ces militants se sont attaqués à l’affichage publicitaire par une action de bâchage, ce qui a attiré de nombreux passants. Leur revendication est simple : une réglementation plus stricte et plus respectueuse de l’environnement pour les publicités en ville.
Fondé fin 2006 sur Lyon, les Déboulonneurs luttent contre la publicité dans l’espace public à laquelle nous ne pouvons échapper (www.deboulonneurs.org). Le 8 décembre 2009, le collectif a encore frappé puisqu’un panneau J-C Decaux de 8 m2 a été recouvert d’une bâche noire, sur laquelle figurait le slogan : « pub = pollution ». Visible et perturbateur, leur action ne pouvait qu'attirer l'attention. « Le principe est simple : il s’agit d’attirer l’œil. En recouvrant les publicités d’une bâche, les citadins prennent conscience qu’un panneau de la sorte n’est pas naturel dans l’espace public, à la place il pourrait très bien y avoir une peinture » raconte Paul-Eric, membre du collectif. A l’aide d’un haut parleur, les Déboulonneurs ont interpellé les lyonnais sur le système publicitaire dans son ensemble qui participe, selon eux à la dégradation de l’environnement. En effet, jugé envahissante, la publicité engendre une surconsommation, en incitant les individus à toujours plus consommer. « Beaucoup sous estiment l’impact que la publicité à sur eux. Tout le monde a en tête des slogans de pub. Or, aujourd’hui, le message publicitaire devient encore plus manipulateur, car il nous fait croire que nous pouvons consommer ‘écolo’, et que nous pouvons donc stopper les dégradations climatiques, ce qui est absurde ! Les publicités pour voiture disent clairement ça : avec les nouvelles voitures, moins de pollution » lance Gabriel, membre du collectif. De plus, les militants déplorent les systèmes d’affichages, éclairés, motorisés, avec des animations multiples, qui contribuent à épuiser les ressources énergétiques de la planète.
Pour ces raisons, les Déboulonneurs appartiennent à Lyonpenhague (www.lyonpenague.net), regroupant nombre de collectifs à l’occasion du sommet.
Une action efficace
Animée, l’action des déboulonneurs a attiré plus d’un passant. Même si les avis restent mitigés, l’ambiance du moment a donné un aspect festif à l’action. Alors que certains en colère criaient que « la pollution c’était eux », d’autres prenaient le temps de s’arrêter. Une dame raconte que « le dynamisme de l’action l’a enthousiasmé. Je les ai donc écoutés. Une bonne humeur règne ». Et pourtant, l’investissement des Déboulonneurs ne s’arrête pas là, puisqu’ils tentent de se faire reconnaître en tant qu’interlocuteur légitime. Au niveau local, ils souhaitent participer aux négociations entre publicitaires et mairie, au moment où celle-ci édicte le règlement local de publicité (RLP) (Cf. www.lyon.fr). Par exemple, ils revendiquent un format restreint de l’affichage en ville : 50 sur 70 au lieu de 2 m2, comme l’affichage associatif.
La tâche n’est pas simple, car réglementer de manière plus stricte l’affichage publicitaire en ville reviendrait à remettre en cause le système capitaliste dans son ensemble.
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