Publié le 21 septembre, le rapport de l’Onerc (Observatoire nationale sur les effets du réchauffement climatique), demandé en mars 2007 par le Ministère de l’Ecologie, précise l’impact du changement climatique en France. Basé sur « l’évaluation du coût des impacts du changement climatique et de l’adaptation en France », les groupes d’experts expliquent que notre pays serait loin d’être épargné par le réchauffement du climat.
Se basant sur l’hypothèse d’une montée des températures de 3 à 4 degrés à la fin du siècle, avec une répartition des événements climatiques aléatoires extrêmes (canicules, inondations…), l’impact climatique préconisé par l’Onerc sera lourd de conséquences pour la France. Alors que beaucoup de citoyens pensent que le réchauffement de notre planète ne touchera que les pays du Sud, le rapport a le mérite d’inverser la situation. Les pays tempérés ne sont pas à l’abri. Aucun secteur de la métropole ne sera épargné.
Eau : En considérant une stabilité de la demande (industrie, agriculture et population), un déficit de 2 milliards de m3 par an serait observé d’ici à 2050. Les zones le plus touchées serait en priorité celles qui souffrent déjà des déficits structurels comme le Sud-ouest. Premier impact colossal qui aura des conséquences sur tous les autres secteurs étudiés, comme les écosystèmes aquatiques.
Agriculture : A première vue, le changement climatique provoquera une hausse des rendements annuels. Or, le constat ne prend pas en compte les événements climatiques extrêmes, comme les canicules. Par exemple, le rapport explique que la multiplication des canicules, comme celle de 2003, pourrait représenter un coût allant jusqu’à plus de 300 milliards d’euros par an pour une culture comme le blé. Des disparités territoriales risquent de voir le jour pour certaine culture, comme la viticulture. Les rendements baisseront en Languedoc-Roussillon, mais avec une compensation dans d’autres parties du territoire, la Bourgogne, qui verront leurs rendements augmentaient.
Forêt : Alors que le réchauffement climatique devrait favoriser la pousse des arbres, les risques de sécheresse et d’incendie pourrait atténuer ses effets positifs. A partir de 2050, le rapport estime que les impacts négatifs seront dominants, en particulier dans le sud de la France.
Tourisme : les experts mettent en avant une dégradation du confort climatique en été sur l’ensemble du territoire. A l’horizon 2100, un impact significatif est attendu sur le chiffre d’affaires estival, à l’exception du Nord-Ouest de la France. En revanche, une amélioration des conditions sera constatée aux intersaisons. Concernant le sport d’hiver, la diminution du manteau neigeux réduira la fiabilité de l’enneigement. Actuellement, 143 stations des Alpes bénéficient d’un enneigement fiable, chiffre qui diminuera en fonction de la hausse de la température. Si le réchauffement atteint 2 degrés, seulement 96 stations auront une fiabilité.
Santé : Le secteur est difficilement évaluable, compte tenu des nombreuses sources d’incertitudes. Deux événements extrêmes, déjà survenus, ont été étudiés. La canicule de 2003 a eu pour conséquence une perte s’élevant à plus de 500 millions d’euros, sachant que les coûts intangibles n’ont pas pu être évalués. Concernant les inondations du Gard, le coût de la prise en charge des personnes présentant des troubles psychologiques a été estimé à environ 234 000 euros pour seulement 953 personnes. Sachant que le réchauffement climatique provoquera une multiplication de ces cas, les conséquences seront donc néfastes pour la population. Un effet bénéfique peut être relevé car les hivers seront plus doux, une baisse de la mortalité à cette période de l’année sera relevé.
A la vue de ce rapport, la France et sa population doivent s’attendre à un impact globalement négatif du réchauffement climatique. Le groupe d’experts préconise aux pouvoirs publics des mesures d’adaptation précises. Sinon, les coûts seront supérieurs à plusieurs millions d’euros par an. Au delà de l'économie, l'Onerc a le mérite de préciser les conséquences du changement climatique.
Très discret, ce rapport n’a pas fait grand bruit, alors qu’il a toute sa place dans le débat public, avant le sommet de Copenhague.
Rapport de l’Onerc : www.ecologie.gouv.fr
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